Régulièrement les vegans nous sortent de magnifiques « documentaires » pour vanter les mérites du véganisme.
The Game Changers est l’un d’entre eux avec le but de nous faire croire qu’être vegan améliore les performances sportives.
Il faut toujours se méfier de ce genre de documentaires qui ne laissent pas la moindre place à la contradiction et à la mesure, et pas seulement lorsqu’il s’agit de veganisme. YouTube regorge de vidéos affirmant toutes sortes de vérités non vérifiées, mais Netflix et les autres plateformes de streaming ne sont pas en reste non plus…
Ces vidéos sont du pain béni pour leurs adeptes qui se trouvent confortés dans leurs croyances et s’enferment un peu plus hors de la réalité.
En préambule, il faut toutefois rappeler que c’est un « documentaire » américain et que par conséquent il faut le regarder au travers du prisme de la culture culinaire américaine peu portée sur une alimentation saine faisant la part belles aux fruits et légumes.
D’un point de vue strictement santé, les régimes végétariens et végétaliens ne sont d’ailleurs pas les mieux placés et de loin.
Vous pouvez trouver le classement annuel des meilleurs régimes alimentaires ici.
La première partie de cet article est consacrée à une revue des athlètes cités ainsi qu’une rapide revue des études concernant sport et végétarisme.
La seconde partie plus longue retranscrit le débunkage du documentaire par le Dr Chris Kresser expert en nutrition et ex vegan, concernant la partie purement nutrition.
Belle illustration de la loi de Brandolini qui demande beaucoup d’effort pour démonter les idioties avancées dans ce « documentaire »…
En conclusion j’ai également ajouté plusieurs liens vers d’autres critiques de ce « documentaire » empli de contre-vérités.
Première partie : les athlètes vegans sont ils plus performants ?
Est il possible d’être sportif de haut niveau et vegan ?
Oui bien entendu, mais les risques sont différents de ceux encourus par les non sportifs. En effet, les sportifs professionnels vegans sont dans l’ensemble hyper suivis et sont donc une population peu à risques des carences habituellement constatées dans la population vegan lambda.
Ils ont accès à des tests médicaux que peu de végans font pour des raisons économiques.
En revanche, les sportifs vegans s’exposent à des risques de blessures spécifiques à cause notamment d’un déficit en collagène qui rend leur tendons et ligaments plus fragiles.
Certains se sont amusés à répertorier la liste des quelques athlètes vegans et analyser leurs performances ou blessures, je me contenterais ici de regarder ceux qui interviennent dans le film et il y a déjà beaucoup à dire…
Le régime “ à base de plantes” pour entretenir le doute.
Que veut dire un régime à base de plantes ? Un régime végétalien, végétarien, régime méditerranéen ?
Il y a une multitude de régimes alimentaires à base de plantes.
Cette appellation volontairement floue permet à l’auteur du film de pouvoir présenter des sources végétariennes voir même omnivores à forte proportion de végétaux… Sachant que la majorité des convaincus ne lira pas lire les études…
Que disent les études sur les sportifs vegans ou végétariens ?
Les risques
S’il est certain que les végétaux sont très importants dans l’alimentation d’un sportif, une alimentation purement végétale confère t-elle des risques spécifiques ?
Il est effectivement constaté médicalement un risque de moins bien cicatriser chez les patients végétariens.
Le risque de fracture accru est également connu chez les vegans car malgré un consommation théorique de calcium suffisante, il est moins bien absorbé (inhibé par la présence de fibres et de nombreux anti-nutriments) et fixé (aggravé en cas de carence en vitamine D fréquemment constatée chez les vegans).
Il a également été confirmé que les vegans ont en moyenne une densité osseuse inférieure de 6%.
Cette étude “ Régimes végétaliens : conseils pratiques pour les sportifs et les sportifs ” de 2017 met en avant les risques encourus par les végétaliens.
“ il a été révélé ailleurs que le véganisme crée des défis qui doivent être pris en compte lors de la conception d’un régime alimentaire nutritif. Cela incluait la suffisance d’énergie et de protéines; l’adéquation de la vitamine B12, du fer, du zinc, du calcium, de l’iode et de la vitamine D; et l’absence d’ EPA et de DHA, acides gras n -3 à chaîne longue, dans la plupart des sources à base de plantes. Cependant, via la gestion stratégique de la nourriture et une supplémentation appropriée, cet article soutient qu’un régime végétalien nutritif peut être conçu pour répondre de manière satisfaisante aux besoins alimentaires de la plupart des athlètes. De plus, il a été suggéré ici que la supplémentation en créatine et β-alanine pourrait être particulièrement utile aux athlètes végétaliens, en raison des régimes végétariens favorisant une créatine musculaire plus faible et des niveaux de carnosine musculaire plus faibles chez les consommateurs. ”
L’endurance :
On trouve beaucoup d’athlètes d’endurance chez les vegans. Y a-t-il un avantage ?
Que disent les études scientifiques sur ce sujet ?
Première étude : Capacité d’exercice des coureurs récréatifs végétaliens, lacto-ovo-végétariens et omnivores.
“Les données indiquent que chaque régime alimentaire examiné ne présente ni avantages ni inconvénients en ce qui concerne la capacité d’exercice. Ces résultats suggèrent qu’un régime végétalien peut constituer une alternative appropriée pour les coureurs de loisir ambitieux.”
Deuxième étude : État de santé des coureurs d’endurance végétariens et végétaliens féminins et masculins par rapport aux omnivores
“ Ces résultats corroborent l’idée selon laquelle l’adhésion à un type de régime végétarien, en particulier à un régime végétalien, est associée à un bon état de santé et constitue donc au moins une alternative équivalente à un régime alimentaire omnivore pour les coureurs d’endurance. ”
La force :
Nous avons déjà vu plus haut que créatine et β-alanine pourraient être particulièrement utiles aux athlètes végétaliens.
Pour égaler les athlètes omnivores en force il faut se complémenter en créatine et β-alanine.
Les végétariens (les vegans n’ont pas été étudiés) ont naturellement 50% de moins de carnosine que les omnivores (et cela vient d’une source vegane)…
Conclusion : l’importance des végétaux notamment pour les sports d’endurance est indéniable mais aucune étude ne montre d’avantages à un régime exclusif à base de plantes. Au contraire, en terme de force les sportifs végés seraient moins performants sans complémentation.
Qui sont les sportifs qui interviennent dans ce documentaire ?
Tout d’abord le plus connu : Arnold Schwartznegger qui n’est d’ailleurs pas vegan comme en témoigne cet article de septembre 2019 où il indique manger de tant à autre un steak et dont le frigo comportait des œufs le jour de l’interview…
Mais avant de manger plus sainement, que mangeait il ? Cette vidéo donne un aperçu de ses 5 repas journaliers… Cela se passe de commentaires, peu de légumes pas de fruit…
Repas 1 : 3 ou 4 oeufs entiers, 2 morceaux de bacon, 2 tranches de pain Ezekiel
Repas 2 : 280 gr de poisson grillé, 1 tasse de légumes
Repas 3 : 2 cuillères de protéine en poudre dans 450 ml de lait entier
Repas 4 : une grande salade et une à 2 tasses de riz brun
Repas 5 : 2 tasses de fromage blanc (non allégé); 85 gr d’amandes de noix ou de noix de cajou.
De plus, Arnold Schwarzenegger a des intérêts financiers dans une marque de compléments alimentaires végans…
L’auteur du documentaire James Wilks, est un ancien combattant MMA à la retraite.
Il est devenu vegan en 2011 et à pris sa retraite en… 2012…
Patrik Baboumian est présenté comme le végétalien le plus fort (et à tort comme l’homme le plus fort du monde). Vegan depuis 2011, l’essentiel de son palmarès est antérieur. Il n’est pas devenu fort en étant vegan, il l’était avant et il ne l’est pas resté.
Mais quel sont ses repas types et quels suppléments prend-il ?
Son alimentation fait la part belle aux Shakers protéinés et à la fin de sa journée, Patrik a ingurgité pas moins de 410 gr de protéines !!!
Il se supplémente sans surprise avec de la créatine (10gr par jour!) et, de la beta-alanine dont le but est de booster la production de carnosine dans l’organisme, afin de booster les performances musculaires.
Novak Djokovic, souvent présenté comme vegan mais qui ne l’est pas comme en témoignent ses repas types publiés en janvier 2019.
On y apprend pourquoi il a changé de régime alimentaire à cause d’intolérance au gluten et aux produits laitiers. Il revendique un régime à base de plantes mais pas végétalien. Par contre en businessman, il surfe sur la vague avec son restaurant vegan à Monaco…
Il est d’ailleurs intéressant de lire les propos de son entraineur Marián Vajda…
“ Les fibres musculaires de Novak sont idéales pour le tennis. Mais ses muscles avaient besoin d’être renforcés. Son alimentation est majoritairement végétarienne, mais il avait également besoin de protéines animales. Ce n’est pas possible sans ceux-ci. C’est pourquoi Novak a ajusté son régime alimentaire pour inclure plus de poisson car il ne mange pas d’autre type de viande. ”
source : https://www.essentiallysports.com/djokovic-forced-to-eat-fish/
Dotsie Bausch : Cycliste à la retraite. Elle est devenue végétalienne en 2009 seulement 3 ans avant sa retraite sportive. L’essentiel de son palmarès est en équipe, mais en ce qui concerne son palmarès individuel, il est 100% antérieur à son véganisme.
Tia Blanco : surfeuse qui passe plus de temps à faire la promotion du véganisme qu’à surfer…
Nimai Delgado et Mischa Janiec : bodybuilders, eux aussi adeptes des compléments alimentaires en grande quantité. Aucune pertinence.
Kendrick Farris : Haltérophile, vegan depuis 2014. L’essentiel de son palmarès est antérieur à son véganisme. Sa dernière compétition remonte à 2016… Puis plus rien…
Bryant Jennings : boxeur, vegan depuis 2015. Son palmarès parle pour lui. Aucune défaite avant d’être vegan…
Rip Esselstyn : triathlète à la retraite (depuis 1997). Vegan depuis 1987. Devenu expert en nutrition végétalienne. Ecrit et vend des livres sur le veganisme.
Chacun pourra juger de son âge apparent par rapport à son âge réel…
Scott Jurek : ultra marathonien qui livre ses secrets. On est loin d’un régime végétal ordinaire, il mange en permanence, prend également des protéines en poudre… Et nul doute qu’il est devenu expert en nutrition. Lui aussi vend des livres. Il est mentionné qu’il est recordman de l’ Appalachian Trail avec 46 jours… Le record actuel est d’un peu plus de 41 jours…
Morgan Mitchell : coureuse de 400 et 800 m, vegan depuis seulement 2018 et un palmarès non pertinent… A souffert de dépression mentale et alcoolisme en 2017…
Lucious Smith : footballer américain à la retraite végétalien depuis 12 ans, soit des décennies après sa retraite… Coach sportif mettant en avant le véganisme.
Griff Whalen : footballer américain, vegan depuis 2013. Lorsque l’on regarde son palmarès depuis qu’il est devenu vegan, l’impression qui se dégage est que ses performances ont chuté et il semble en permanence blessé… Aucun club ne semble vouloir le garder…
Derrick Morgan : joueur de footballer américain qui déclarait mieux récupérer depuis qu’il était végan mais qui a dû prendre sa retraite peu de temps après la sortie de The Games Changers à cause de blessures à répétition…
Nate Diaz : ex combattant MMA, nous reviendrons en détail sur lui par la suite.
Ces quelques athlètes disent se sentir mieux depuis qu’ils sont végétaliens ? Leur palmarès pour ceux encore sportifs semble les contredire..
Quel était leur régime alimentaire avant, mangeaient-ils suffisamment de glucides, de fruits et légumes ?
Les lobbies du végétal :
A l’instar de ce que fond les vegans cherchons les intérêts financiers qui se cachent derrière ce film… Nous avons déjà vu que certains athlètes ont des intérêts financiers dans des activités liées au véganisme…
James Cameron a des intérêts financiers dans Verdient Foods, usine de protéines végétales à base de pois…
Presque tous les professionnels de la santé interrogés dans le documentaire vendent également des produits végétaliens.
Dr. Dean Ornish – Auteur, «Undo-it!», Dirige des retraites végétaliennes et vend des programmes en ligne.
Dr. Aaron Spitz – Auteur, «The Penis Book», livre sur les bienfaits supposé du véganisme pour la fonction pénienne.
Dr. Robert Vogel – Auteur, «The Pritikin Edge», livre sur les bienfaits supposé du véganisme.
Dr Caldwell Esselstyn – Auteur, «Prevent and Reverse Heart Disease», «Cookbook», mode de vie et livre de cuisine vegane ainsi que les DVD qui l’accompagnent.
Dr. James Loomis – Contributeur, «Forks over Knives», service de planification de repas vegans et société de publication.
Dr Scott Stoll – Auteur, «Alive» et «Kristin’s Healthy Kitchen Recipes».
Pour résumer, nous avons pour la plupart des athlètes à la retraite, ou en perte de performance, ou même de faux vegans, ainsi que des personnes ayant des intérêts financiers à promouvoir…
Les affirmations dans le film…
Je passerai sous silence les plus absurdes, telle que l’homme n’est pas un carnivore (en effet, nous sommes omnivore, sujet déjà débunké)…
Je ne saurais que conseiller cette excellente vidéo qui fait un point sur le sujet et dont le titre est approprié.
Les Gladiateurs : James Wilks affirme avoir eu une révélation en découvrant que les gladiateurs ne mangeaient pas de viande et que par conséquent le mythe de la viande pour être fort ne tenait pas la route… C’est vrai, pas besoin de viande si on mange d’autres produits comme les oeufs et les produits laitiers par exemple.
Mais entre être végétarien et végétalien, il y a un gouffre nutritionnel énorme !
De plus, les gladiateurs étaient nourris avec un régime alimentaire le moins cher possible étant donné leur espérance de vie qui ne dépassait pas 30 ans. Mais il semble que cela ne soit pas la principale raison,. Il semble en effet que les gladiateurs étaient loin d’être les athlètes affûtés tels qu’on les représentent dans les films mais plutôt enrobés pour se protéger des blessures grâce à une épaisse couche de graisse… Leur régime était volontairement riche en glucides pour favoriser cette couche de graisse protectrice…
Quoiqu’il en soit les gladiateurs n’étaient pas végétaliens…
Les fonctions érectiles : argument ô combien risible, manger végétalien améliorait les fonctions érectiles…
James Wilks nous explique avoir l’impression que manger végétalien (les vegans lui refusent le titre de vegan car il mange du miel) semble avoir amélioré ses fonctions érectiles, même s’il avoue ne pas avoir de preuves…
Dans le » documentaire », ils relatent l’expérience menée sur 3 sportifs non vegans… Mais la spécialiste Lorraine Grover explique qu’il n’y a aucune preuve scientifique en faveur du véganisme contrairement à ce qu’affirme James Wilks.
Il faut être terriblement naïf pour croire d’ailleurs qu’un seul repas végétalien suffirait à améliorer les érections…
Le médecin cité dans le film avoue lui même que “ Ce n’est pas une étude scientifiquement validée, mais les résultats que nous constatons sont très excitants ”
Par contre, ce qui est sûr c’est qu’un alimentation saine sans excès de mauvaise viande est bénéfique pour les fonctions cardiovasculaire et les vaisseaux sanguins… Et donc forcément par extension pour les érections…
Ce genre de conclusion s’apparente à une corrélation fallacieuse comme on peut en trouver des assez amusantes : comme la corrélation entre le nombre de noyades et l’apparition de Nicolas Cage dans un film…
L’analogie stupide avec le gorille… Le gorille est herbivore (principalement) et est musclé et fort…
C’est d’ailleurs une analogie fréquente chez les vegans qui semblent oublier que la physiologie et l’anatomie des animaux ne sont pas les mêmes en fonction de notre régime alimentaire.
Herbivores, frugivores, carnivores, omnivores, insectivores ont des spécificités métaboliques et anatomiques pour optimiser l’absorption des nutriments en fonction de leur alimentation. S’il est vrai que le gorille est puissant, musclé, c’est que son organisme est optimisé pour une alimentation végétale. Ce n’est pas parce qu’il s’approche vaguement de l’homme qu’il en a les mêmes caractéristiques !
La taille proéminente et gonflée de son abdomen laisse un indice sur les différences anatomiques avec l’être humain…
Contrairement à ce qui est souvent annoncé, nos systèmes digestifs sont différents et c’est très net en graphique :
Le caecum partie des intestins dont je parle souvent (dédié à la digestion des végétaux) est atrophié chez les humains alors qu’il est développé chez les gorilles, à l’inverse nous avons un colon plus court alors qu’il est très long chez le gorille, concernant l’intestin grêle c’est exactement le contraire. Nos digestions sont donc totalement différentes et nous ne puisons pas les nutriments de la même façon. Notre système digestif et la façon dont nous puisons nos nutriments dépendent directement de l’évolution de notre régime alimentaire hérité de plusieurs millions d’années de consommation carnée..
De plus, un omnivore développe des dépendances à certains nutriments quasi introuvables dans les végétaux. Le DHA que nous ne convertissons pas suffisamment, ou la choline que nous ne synthétisons pas en quantité suffisante en sont deux exemples… Deux nutriments essentiels pour notre cerveau d’humain…
Et le gorille passe des heures à manger puis à à dormir pour digérer, ce que l’humain ne fait plus justement depuis qu’il mange de la viande…
Nate Diaz C’est certainement l’une des séquences les plus comiques où on essaie de nous faire croire que Nate Diaz, combattant MMA vegan, a battu Connor McGregor gros mangeur de viande, parce que manger de la viande vous pénalise au combat.
Ce qu’oublie de dire le « documentaire », c’est qu’en 2016 Nate Diaz combat dans la catégorie poids légers ou mi moyens (selon son poids) alors que McGregor dans celle des poids plumes et que pour leur première confrontation, McGregor a eu moins de 2 semaines pour se préparer à combattre en mi-moyens (soit deux catégories de poids au dessus).
Le film oublie également de mentionner qu’au match retour 5 mois plus tard, McGregor a gagné le combat dans une catégorie qui n’est pas la sienne devenant le premier combattant à être sacré champion dans deux catégories…
Si ce n’est pas de la désinformation, ça y ressemble beaucoup…
Conclusion :
Mensonges et manipulations
Deuxième partie : l’analyse du Dr Chris Kresser
Je n’ai pas mis l’ensemble des publications scientifiques sur lesquelles se repose Chris Kresser. Son site est une mine d’information en défaveur du véganisme.
Les arguments avancés
Je vais m’appuyer sur le travail de vérification de l’animateur radio Joe Rogan ancien sportif de haut niveau (qui avait promis de vérifier chaque point ne croyant pas une seule seconde à The Game Changers ). Cette vérification se faisant avec l’aide du Dr. Chris Kresser.
Les passages en italique ci dessous sont directement tirés de ce débunkage. J’ai rajouté des commentaires qui apparaissent précédés de la mention N.d.T.
A propos du documentaire :
Il n’a pas fait l’objet d’un examen par les pairs et il joue très vite avec la science. C’est de la propagande pour le véganisme, pure et simple.
C’est un film très soigné et bien fait, et il peut potentiellement induire en erreur beaucoup de gens. Mais il est plein de déclarations trompeuses, de demi-vérités, de faussetés absolues, de logiques imparfaites et d’absurdités. J’ai rencontré des problèmes avec un certain nombre d’affirmations faites dans le film, notamment :
- L’analogie du gorille
- L’idée que le beurre d’arachide a autant de protéines que le bœuf ou les œufs
- Le régime des gladiateurs
- L’impact des protéines sur la force et la santé
- D’où vient la B12
L’un des principaux arguments avancés dans The Game Changers est qu’un régime végétalien est optimal pour les performances sportives. Les experts du film font un certain nombre d’affirmations douteuses dans ce domaine, notamment :
- Sacrifier les calories glucidiques pour les calories protéiques entraînera une fatigue chronique et une perte d’endurance
- Les athlètes végétariens consomment suffisamment de protéines dans leur alimentation
- Manger trop de protéines est dangereux pour la santé
- Les athlètes peuvent obtenir suffisamment d’acides aminés essentiels uniquement à partir d’aliments d’origine végétale”
Or nous avons vu que ce qui est avancé dans ce documentaire est contredit par le régime alimentaire des athlètes qui partagent leur menu… La prise de supplémentation en protéines a une place importante ! C’est même essentiel pour combler les besoins d’un athlète.
Les protéines et les aliments d’origine animale sont-ils nocifs ?
L’une des principales affirmations du film est que les produits d’origine animale augmentent le risque de maladies et raccourcissent la durée de vie. Mais The Game Changers commet la même erreur que d’autres films et même certaines études scientifiques : ignorer l’importance de la qualité des aliments.
Chris Kresser a fait un article complet sur ce sujet…
https://chriskresser.com/do-vegetarians-and-vegans-live-longer-than-meat-eaters/
Manger un régime ancestral riche en nutriments à base d’aliments complets n’est pas la même chose que de manger un régime américain standard ultra-transformé.
Si un sportif suit un régime de malbouffe composé de Popeyes (N.d.T un chaine de fast food) et de KFC, il est logique qu’il se sente mieux avec un régime de qualité supérieure comprenant des fruits et des légumes frais au lieu d’aliments frits, transformés et raffinés.
De nombreuses études d’observation considèrent les régimes complètement hors contexte, en se concentrant uniquement sur les nutriments, les composants alimentaires isolés ou les biomarqueurs, sans prendre en compte la qualité globale du régime. L’un des résultats inévitables est que de nombreuses études d’observation finissent par comparer deux groupes de personnes qui ne se ressemblent pas du tout, ce qui jette un doute sur les résultats. C’est ainsi que nous obtenons des affirmations trompeuses selon lesquelles les végétariens et les végétaliens vivent plus longtemps que les omnivores, ou que la viande rouge cause de graves problèmes de santé comme le cancer ou les maladies cardiovasculaires, ou que manger de la viande perturbe le microbiome intestinal.”
N.d.T : je ne sais pas ce qu’il en est des US mais en France, la fédération française végane a indiqué dans un communiqué qu’il ne fallait plus utiliser les arguments concernant une supposée longévité végane, celle-ci n’étant pas avérée et basée sur des études biaisées. Je salue honnêteté de la fédération (qui lui vaut l’animosité de certains vegans).
Recherche sur les aliments d’origine animale et les conflits d’intérêts
Une autre affirmation du film est que des recherches récentes exonérant la responsabilité dans certaines maladies du cholestérol, des graisses saturées et de la viande rouge sont biaisées parce qu’elles sont financées par l’industrie de la viande, des œufs et des produits laitiers. J’ai longtemps soutenu que le financement de la recherche médicale par les entreprises était un problème. Mais ce n’est pas seulement l’industrie de la viande, des œufs et des produits laitiers – le lobby Big Food qui soutient les aliments transformés et raffinés comme le sucre et les huiles de graines industrielles est beaucoup plus vaste. Historiquement, le lobby du sucre a financé la recherche dans les années 1960 dans le but de pointer du doigt le gras, plutôt que le sucre, en tant que principal moteur des maladies cardiovasculaires.
En fait, pratiquement tous les experts médicaux de The Game Changers tirent profit de la vente de livres, de suppléments ou d’autres produits liés au régime végétalien. Les conflits d’intérêts vont dans les deux sens, mais le film n’en fait aucune mention.
Le végétalisme est-il le régime alimentaire «naturel» de l’homme ?
L’une des affirmations les plus absurdes de The Game Changers est que les humains du Paléolithique mangeaient principalement des plantes. Il s’agit littéralement de réécrire l’histoire et cela va à l’encontre de ce que croient pratiquement tous les anthropologues respectables. Nos ancêtres hominidés mangent de la viande depuis au moins 2,5 millions d’années.
Les archives archéologiques fournissent des preuves solides que les produits d’origine animale ont joué un rôle crucial dans l’évolution humaine. Les archives fossiles indiquent clairement une forte consommation de produits d’origine animale chez l’homme, de 130 000 à 13 000 ans.”
N.d.T J’ai déjà abordé ce sujet, la paléontologie étant ce qui m’a amené a me méfier du véganisme et ses intox. L’alimentation carnée de nos ancêtres ne fait pas l’ombre d’un doute.
Un régime à base de plantes sauvera-t-il le monde ?
Plusieurs affirmations courantes, mais inexactes, concernant les impacts environnementaux des aliments pour animaux sont formulées dans The Game Changers, telles que :
- La production de viande prend trop de terres agricoles et de terres cultivées, et le bétail consomme des aliments / calories précieux qui pourraient être utilisés pour nourrir l’homme.
- Le bétail est responsable d’un pourcentage élevé des émissions de gaz à effet de serre
- Le passage à un régime à base de plantes aurait un impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre et libérerait des terres qui pourraient être utilisées pour la culture
En réalité, la plupart des terres utilisées pour l’élevage ne conviennent que pour le pâturage. Elles ne pourraient pas être utilisées pour la production agricole. Et la plupart des aliments pour bétail ne sont pas cultivés spécifiquement pour le bétail – ce sont de sous-produits de production alimentaire. L’élimination du bétail n’augmenterait pas les réserves de nourriture pour l’homme.
En ce qui concerne les gaz à effet de serre, les statistiques communes citées reflètent l’impact environnemental de la production industrielle de viande de bœuf, et non l’agriculture de régénération. Bien que je sois d’accord avec les défenseurs de l’alimentation à base de plantes, notre système actuel d’opérations d’alimentation animale (CAFO) pour la production de viande de boeuf et d’autres aliments pour animaux pose problème, nous ne sommes pas d’accord sur la solution. Ils proposent d’éliminer les aliments d’origine animale de l’alimentation ; je propose une agriculture régénérative incluant de la viande d’herbe.
Les bovins nourris à l’herbe peuvent en fait séquestrer le carbone de l’atmosphère, ce qui signifie qu’ils peuvent être soit neutres en carbone, soit même servir de puits de carbone.
Voir les liens spécifiques sur ce sujet ici et là
N.d.T : la FAO est également sur cette ligne.
https://www.la-viande.fr/environnement-ethique/rapport-fao/interview-anne-mottet-fao
Le débat sur The Game Changers avec James Wilks
The Game Changers suit James Wilks, instructeur de combat de l’armée américaine et ancien combattant de l’UFC, qui se convertit à un régime végétalien alors que stars du sport, célébrités, médecins et experts médicaux témoignent. Ils prétendent qu’un régime à base de plantes est optimal, en particulier pour la performance sportive, alors que les produits d’origine animale seraient nocifs pour la santé.
Même s’il est possible que certains athlètes réussissent avec un régime à base de plantes, des recherches approfondies et ma propre expérience clinique suggèrent qu’un régime végétalien n’est pas optimal pour la plupart des gens. The Game Changers s’appuie sur une propagande, une science bâclée ou trompeuse et un manque de contexte pour appuyer son principal argument, mais j’aimerais mettre les choses au clair. C’est pourquoi je suis revenu à l’expérience Joe Rogan pour débattre de James Wilks sur ce sujet.”
Commençons donc par un commentaire de James Wilks, dans lequel il dit qu’un sandwich au beurre de cacahuète contient environ autant de protéines que trois onces de bœuf (N.D.T 85 gr) ou trois gros œufs. Je regardais ce film lors d’un voyage en avion et j’ai beaucoup ri.(…). C’était drôle, car pour qu’un sandwich au beurre d’arachide ait la même quantité de protéines que trois onces de bœuf – sans même aborder le problème de la qualité des protéines -, vous devriez utiliser cinq cuillères à soupe de beurre d’arachide. D’accord ?
C’est donc un tiers de tasse de beurre de cacahuète (N.d. T le beurre de cacahuète a la même teneur en protéine que le bœuf, il faudrait donc 85 gr de beurre !).
Et pour ceux qui recherchent des calories, il s’agit d’un sandwich à 500 calories. C’est vraiment hypocrite et cela donne le ton au film car ils jouent très vite avec la science et font beaucoup de déclarations trompeuses, beaucoup de demi-vérités, beaucoup de choses qu’une personne moyenne qui n’a pas d’expérience dans ce domaine peut croire.
C’est un peu comme dire : «Oui, vous pouvez obtenir la même quantité de calcium provenant d’épinards que vous pouvez obtenir dans le lait.»
Si vous mangez 33 tasses d’épinards, vous pouvez obtenir la même quantité de calcium que si vous buvez un verre de lait de huit onces (N.dT 227 gr).
(N.d.T effectivement en fonction de la bio disponibilité il faudrait manger un volume de 2 litres d’épinards soit un peu plus de 600 gr cuits pour avoir la même quantité de calcium), à condition de ne pas avoir d’interactions avec d’autres aliments inhibiteurs.
En photo c’est plus parlant…
Mais l’exemple du sandwich au beurre de cacahuète ignore complètement le problème de la qualité des protéines. La qualité des protéines dépend du profil des acides aminés et de la biodisponibilité.
Qu’est-ce que la qualité des protéines ?
Comme je l’ai mentionné, la qualité des protéines dépend du profil des acides aminés et de la biodisponibilité, et les protéines végétales sont inférieures aux protéines animales dans les deux cas.
Ce n’est pas controversé. C’est bien établi dans la littérature scientifique et est accepté par les principales organisations de la santé et les organisations gouvernementales du monde entier. Et cela se reflète dans les échelles de qualité des protéines telles que le PDCAAS [indice d’acides aminés corrigé de la digestibilité des protéines], qui était l’échelle utilisée précédemment, et maintenant remplacée par l’échelle DIAAS qui évalue les protéines en utilisant le profil des acides aminés et les critères de biodisponibilité.
Et plus le score est élevé, meilleur est l’aliment. Ainsi, le DS pour les œufs est de 1,13, ce qui est excellent.
Le score du bœuf est de 1,10, également un score très élevé.
Et le beurre de cacahuète est à 0,46, une des protéines les moins performantes.
Le score pour le blé entier est de 0,2, ce qui se situe tout en bas. Pour l’avoine, il est de 0,43, également en bas.
La meilleure des protéines végétales est moins bonne que la plus mauvaise d’origine animale.
Donc, ce que cette échelle nous dit, c’est que les protéines animales sont de bien meilleure qualité que les protéines végétales.
Acides aminés essentiels
Les protéines et les aliments sont constitués d’une combinaison de 20 acides aminés et notre corps peut en fabriquer 11, ce qui signifie que nous n’avons pas à les obtenir des aliments. Ceux-ci sont appelés acides aminés non essentiels. Les neuf autres ne peuvent pas être fabriqués dans le corps et doivent être consommés dans le régime alimentaire, et ils sont appelés acides aminés essentiels, ou AAE.
Si vous regardez les tableaux qui comparent le profil des acides aminés essentiels dans un aliment comme le bœuf, à d’autres protéines végétales comme les haricots, les pois et le riz, vous verrez que le bœuf est plus élevé dans chaque acide aminé essentiel que n’importe laquelle des autres protéines végétales, à la seule exception du soja qui contient un peu plus de tryptophane que le bœuf. Vous voyez également qu’une seule portion de bœuf respecte l’ANR pour trois des neuf acides aminés, alors qu’aucune des protéines végétales ne s’en approche.
Il est possible de combiner différentes protéines végétales avec différents profils d’acides aminés pour obtenir une protéine plus complète. Les haricots et le riz en sont un exemple classique. Le riz est pauvre en lysine, tandis que le soja est pauvre en méthionine. Donc, si vous combinez soja et riz, ils sont meilleurs que l’un ou l’autre.
Mais il y a également le problème de la quantité de protéines, un faux filet de boeuf contient environ 50 grammes de protéines, tandis qu’une tasse de haricots blancs cuits non salés contient environ 17 grammes de protéines. C’est une énorme différence de quantité. Mais le profil des acides aminés, du boeuf sera complet et supérieur pour la synthèse des protéines musculaires par rapport à la tasse de haricots. Sauf si vous ajoutez une autre source de protéines à cela. Mais encore une fois, vous allez devoir manger des quantités assez énormes de haricots et de riz pour faire correspondre la quantité de protéines que vous obtiendriez avec seulement 225 gr de steak, et même dans ce cas, la qualité ne sera pas aussi bonne pour la synthèse des protéines musculaires.
Les animaux concentrent des acides aminés essentiels, de sorte que vous en obtenez beaucoup plus dans une plus petite quantité de nourriture. Et c’est la raison pour laquelle de nombreux athlètes végétaliens, y compris certains de ceux qui figurent dans le film, utilisent de grosses quantités de protéines en poudre.
Les poudres de protéines isolent les protéines végétales et, pour ce faire, elles doivent éliminer les graisses, les phytates, les oligosaccharides et les fibres des pois ou du haricot de blé ou de soja ou d’autres sources de protéines végétales. […]. Elles ne sont pas naturelles du tout. Ce sont des aliments ultra-transformés, et elles ne contiennent aucun des autres nutriments essentiels, vitamines et minéraux contenus dans un steak ou un autre type de protéine animale.
N.d.T : les bodybuilders non vegans, consomment également des protéines en poudre appelées Whey, provenant du lactoserum. Très facile à produire et avec l’ensemble des acides aminés essentiels. Elle contient de la glutamine, un acide aminé anti-catabolisant et est également riche en minéraux comme le calcium et en vitamines du groupe B (B6, B9, B12). Reconnue comme la meilleure protéine pour la croissance musculaire dans le milieu du sport.
Biodisponibilité
L’autre aspect important pour la qualité des protéines est la biodisponibilité, c’est-à-dire la quantité digérée et absorbée. Nous avons parlé plus tôt de l’échelle DIAAS, qui est utilisée maintenant car elle tient compte de la biodisponibilité. Et quand on regarde à cette échelle, chaque protéine animale est plus élevée que toutes les autres protéines végétales.
Il existe une grande différence, même entre les aliments animaux les moins performants et les aliments végétaux les plus performants. Et cela pourrait vous surprendre, en particulier pour ceux qui ont l’impression que les produits laitiers sont malsains.
Le lait entier, qui est clairement décrié dans le film, et dans le monde végétalien en général, l’emporte contre toutes les protéines végétales et les protéines animales, avec un score de 1,32. C’est la raison pour laquelle les bodybuilders utilisent le lait et le lactosérum comme poudre de protéines en raison de leur profil supérieur en acides aminés et de leur biodisponibilité.
D’où viennent les protéines ?
Alors, voici une autre affirmation de Wilks.
« J’ai été surpris d’apprendre que toutes les protéines sont d’origine végétale. Il s’avère que les vaches, les cochons et les poulets ne sont qu’un intermédiaire.«
Eh bien, j’ai été surpris d’apprendre cela aussi, car, en fait, toutes les protéines proviennent de bactéries, pas de plantes. Les bactéries absorbent l’azote de l’atmosphère et sont consommées par les racines des plantes lorsqu’elles se nourrissent de carbone. Les bactéries meurent également et leur nécromasse fournit des acides aminés libres qui sont également absorbés par les plantes. Les bactéries présentes dans le rumen du bétail, qui constitue une chambre dans l’estomac, convertissent les glucides en acides gras à chaîne courte, que les animaux utilisent ensuite pour leur énergie. Les bactéries meurent dans le rumen et sont également converties en énergie. Ainsi, les bovins et autres ruminants tirent leurs protéines de bactéries. Et cela explique pourquoi les niveaux d’acides aminés, qui sont les éléments constitutifs des protéines, sont tellement plus élevés dans la viande que dans les plantes.
Et oui, je dirais que je serais d’accord avec la déclaration de James selon laquelle les animaux sont les intermédiaires, mais je ne dirais pas qu’ils ne sont que des intermédiaires.
C’est exactement le but de manger des animaux, car ce sont des intermédiaires extrêmement efficaces qui convertissent les nutriments non comestibles en nutriments hautement biodisponibles.
C’est pourquoi les produits d’origine animale constituent une partie importante de l’alimentation. Et ils ne le sont pas seulement pour les protéines, ils le sont pour les autres nutriments.
De combien de protéines les athlètes ont-ils besoin ?
Il y a un passage du film sur les protéines et la masse musculaire.
Ils font référence à une étude évaluée par des pairs. Et la citation est :
« Et quand il s’agit de gagner de la force et de la masse musculaire, des recherches comparant des protéines végétales et animales ont montré que tant que la quantité appropriée d’acides aminés est consommée, la source est sans importance. »
En réalité, je ne suis pas en désaccord avec cette affirmation. Mais il y a une mise en garde énorme, à savoir qu’il n’est pas facile de consommer la quantité appropriée d’acides aminés lorsque vous ne mangez que des aliments d’origine végétale, surtout si vous n’incluez pas de poudre de protéines. De plus, si vous regardez le texte intégral de cette étude, ils savent que pratiquement personne qui a regardé le film ne le fera (seules les personnes comme moi le feraient), on peut lire dans cette même étude :
» En tant que groupe, les végétariens ont des concentrations moyennes de créatine dans les muscles plus faibles que les omnivores. Et cela peut affecter la performance des exercices super maximaux. «
Ainsi, l’étude même qu’ils citent dans le film pour soutenir l’idée selon laquelle les protéines végétales peuvent être équivalentes, indique que les végétariens ont des niveaux de créatine musculaire plus bas et que cela peut entraîner de mauvaises performances physiques. Donc, j’ai mentionné plus tôt, ils jouent rapidement avec la science; ils font souvent référence à des études qui n’affirment pas ce qu’ils avancent, et ils ne disent ou ne racontent dans le film qu’une partie tronquée de ce que l’étude dit. Et c’est un procédé que nous voyons tout au long du film.
Voici une autre affirmation de Wilks :
« En fait, la plus grande étude comparant l’apport en nutriments des consommateurs de viande à ceux des consommateurs de plantes a montré que le consommateur moyen de plantes consomme non seulement suffisamment de protéines, mais 70% de protéines de plus que nécessaire. »
L’étude qu’il a référencé dans le film a mesuré l’apport en protéines et l’a comparé à l’ ANR (apport nutritionnels recommandés), qui correspond à l’apport journalier recommandé. L’ANR pour les protéines est actuellement de 0,8 gramme par kilogramme. Cependant, une analyse statistique plus récente (IAAO) et approfondie des données utilisées pour déterminer l’ANR suggère qu’il devrait en fait correspondre à un 1.2 g/kg de poids corporel. En outre, l’ANR ne représente pas l’apport optimal en protéines, mais simplement la quantité que nous devons manger pour éviter la malnutrition.
En d’autres termes, c’est le strict minimum de protéines dont nous avons besoin.
Revenons maintenant à l’étude dont parle Wilks dans le film. L’apport protéique médian dans cette étude pour les végétariens stricts était de 70 grammes par jour. Pour une personne en bonne santé sédentaire, 70 grammes par jour suffiraient juste à un adulte pesant moins de 59 kg selon les AJR actualisés.
Donc, juste là, nous pouvons voir que son affirmation selon laquelle les végétariens obtiennent 70% de protéines en plus que nécessaire est fausse.
Mais Wilks reconnaît que les athlètes ont besoin de plus de protéines que l’ANR sans toutefois préciser à quel point leurs besoins en protéines sont supérieurs. Et cela s’avère beaucoup plus.
La méta-analyse la plus approfondie à ce jour sur ce sujet, a constaté que la quantité moyenne de protéines nécessaire pour maximiser la masse maigre était d’environ 1,6 gramme par kilogramme, et que certaines personnes avaient besoin de plus de 2,2 grammes par kilogramme.
Selon les études qui utilisent la nouvelle méthode IAAO chez les athlètes, les besoins seraient les suivants :
- Les athlètes féminines : de 1,4 à 1,7 gramme par kilogramme le jour suivant une séance d’entraînement régulière.
- Les athlètes d’endurance masculins : de 2,1 à 2,7 grammes par kilogramme.
- Deux jours après leur dernière séance d’entraînement en résistance, les bodybuilders amateurs ont besoin de 1,7 à 2,2 grammes par kilogramme.
Ainsi, la fourchette de l’apport en protéines pour le gain musculaire et la récupération pour les athlètes se situe entre 1,4 et 2,7 grammes/kg, les meilleurs résultats se situant dans la partie supérieure de cette gamme.
Donc, si nous prenons un nombre médian de 2,1 grammes par kilogramme de poids corporel, cela représente, cela représente 200 grammes de protéines par jour pour un athlète d’environ 90 kg.
Et ceci est beaucoup plus difficile à obtenir avec un régime à base de plantes, sauf si vous utilisez beaucoup de poudres de protéines, ce que de nombreux athlètes qui suivent un régime à base de plantes finissent par faire.
Six nutriments manquants ou insuffisants dans les protéines végétales
Mais il y a d’autres problèmes avec les protéines végétales qui ne sont pas abordés dans le film. Les protéines ne sont pas que des protéines. Si vous mangez un aliment entier avec des protéines, il ne contient pas que des protéines; il a d’autres nutriments. Et beaucoup de protéines d’origine végétale ne contiennent pas ces nutriments à des niveaux aussi élevés que ceux des protéines animales.
Comme la créatine, à laquelle j’ai fait référence précédemment.
Une étude a montré que le fait de donner des suppléments de créatine aux végétariens au cours d’une routine d’entraînement en force augmentait davantage leur force que les omnivores en supplément, ce qui suggère qu’un régime végétarien peut limiter le potentiel de force. Les athlètes végétariens ont également des niveaux plus bas de carnosine musculaire. La carnosine aide à maintenir un pH normal dans les muscles.
La bêta-alanine est un précurseur limitant la vitesse de formation de la carnosine, qui se trouve principalement dans les aliments d’origine animale. Les végétaliens peuvent avoir besoin de compléter avec de la bêta-alanine pour maintenir des niveaux suffisants de carnosine dans les muscles.
La taurine est un acide aminé contenant du soufre qui réduit les dommages musculaires et améliore la récupération après un effort physique. Il a été démontré que les végétaliens ne consomment presque pas de taurine dans leur alimentation. Et bien que la taurine ne soit pas un acide aminé essentiel, car elle peut être synthétisée dans le corps à partir de la cystéine et de la méthionine en présence de vitamine B6, les végétaliens ont tendance à avoir des taux de B6 inférieurs à ceux des omnivores et de taux de cystéine et de méthionine inférieurs, ce qui rend la carence en taurine plus probable.
Les végétaliens consomment également moins de calcium que les omnivores et autres végétariens. Une étude menée auprès de végétaliens canadiens a montré que les végétariens ne consommaient en moyenne que 578 milligrammes de calcium par jour, contre 950 milligrammes par jour pour les omnivores et 875 milligrammes par jour pour les lacto-ovo-végétariens.
Et ceci explique pourquoi des études ont montré que les végétaliens courent un risque plus élevé de fracture.
Le zinc est important pour la croissance et la réparation des cellules, le métabolisme des protéines, l’exercice, la récupération et la production d’hormones, y compris la testostérone. Et bien que le zinc soit présent dans de nombreux aliments d’origine végétale, comme c’est le cas du calcium, les aliments d’origine végétale contenant du zinc contiennent également des inhibiteurs qui réduisent l’absorption de zinc. Cela explique donc pourquoi l’ Institute of Medicine a suggéré que les végétariens pourraient avoir besoin de consommer jusqu’à 50% plus de zinc que les non-végétariens, et une méta-analyse a montré que les végétariens et les végétaliens avaient des apports en zinc et des taux sanguins nettement inférieurs.
Nous pourrions donc continuer, mais je pense que vous avez compris. La nourriture n’est pas simplement un nutriment isolé comme une protéine; il contient tout un tas d’autres nutriments qui fonctionnent de manière synergique. Et vous savez, qu’il s’agisse de la quantité de protéines ou de la qualité de celles-ci, il n’y a pas vraiment de comparaison possible entre protéines animales et protéines végétales. Les protéines animales sont supérieures à tous ces égards. Et il est plus facile pour un végétarien si vous êtes attentif et prêt à utiliser des poudres, d’obtenir suffisamment de protéines, car vous pouvez utiliser des produits laitiers et des œufs. Mais en tant que végétalien, il est toujours possible d’utiliser un mélange de poudre de protéines de pois / riz à 70% / 30% et de faire très attention à la façon dont vous combinez les aliments. Mais ce n’est pas facile à faire. Et même si cela est fait correctement, vous manquerez toujours de nombreux autres nutriments, Patrik Baboumian semble être au courant lorsqu’il ajoutait ces nutriments à ses quatre smoothies protéinés par jour. Il ajoutait de la créatine et de la bêta-alanine, que vous pouvez voir sur la vidéo YouTube.
C’est donc possible, mais vous devez souvent utiliser beaucoup de suppléments et vous devez faire très attention. Et vous devez souvent consommer une quantité énorme d’aliments, comme des haricots et des céréales, ce qui peut être très difficile pour le tube digestif, dans les quantités nécessaires et en fonction des personnes.
La conclusion de Chris Kresser :
Ce que je reproche à ce film, c’est qu’il déforme complètement la science, ne donne la parole à aucun expert ayant un point de vue opposé, ne raconte qu’un aspect des choses de façon imprécise et en occultant d’autres aspects.
Conclusion
Ce documentaire plein de contre-vérités scientifiques n’apporte pas la preuve que le véganisme améliore les performances sportives.
Au contraire, le palmarès des athlètes qui y figurent semble indiquer le contraire…
Je terminerai par une série de liens intéressants ainsi que ce visuel qui détaille ce que signifie l’augmentation de risque relatif de 18% de cancer colorectal. Car les vegans adorent utiliser des études qui parlent d’augmentation de risques relatifs (sans toutefois lire les conditions de ces risques) sans comprendre que le risque absolu lui reste faible…
source : https://www.eufic.org/fr/understanding-science/article/absolute-vs.-relative-risk-infographic
Le web regorge de critiques de The Games Changers, en voici une petite sélection :
https://www.biolayne.com/articles/research/the-game-changers-review-a-scientific-analysis/