Seaspiracy : désinformation à la sauce vegane.

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Régulièrement de pseudos documentaires sortent sous fond de propagande vegane plus ou moins déguisée. What the Health, the Game Changers, Dominion, Earthlings… Ils ont tous en commun de vouloir mettre en avant une alimentation végétale et pour arriver à leur fin, de prendre des raccourcis avec la vérité, quand ce n’est pas, tout simplement, de la pure manipulation.

Seaspiracy n’échappe pas à la règle. Réalisé par Ali Tabrizi, une jeune vegan, ce « documentaire » de 90 minutes commence comme n’importe quel documentaire sur la nature, essayant de comprendre l’échouage des baleines. Mais rapidement il se transforme en un reportage sur les effets de l’industrie de la pêche commerciale. Avec des caméras cachées, le documentaire tente d’exposer les marchés de la pêche illégale corrompue, faisant appel à de l’esclavage et impliquant les grands noms de l’industrie et de sauvegarde des gouvernements.

Bien que présenté comme du journalisme d’investigation, le documentaire est plutôt une référence en matière de désinformation et a été analysé par des experts et même des participants du film dont les propos ont été déformés.

Plus de poisson en 2048 ?

La question clé abordée est la pêche durable en soulignant à maintes reprises qu’elle est impossible et que si rien ne change, il n’y aura plus de poisson dans les océans en 2048.

C’est une affirmation qui se base sur un article très controversé de 2006 de Boris Worm, un écologiste marin et professeur à l’Université Dalhousie à Halifax, Nouvelle-Écosse, Canada qui a reconnu les erreurs de son article et qui a cosigné en 2009 une position beaucoup plus nuancée.

Partir d’une hypothèse fausse pour construire un documentaire… C’est ce qui fait dire à Bryce Stewart, écologiste marin à l’Université d’York, que Seaspiracy est « le pire type de journalisme »

Bryce Stewart biologiste et écologiste marin

Il a déclaré à propos de l’article de Worm de 2006 : « Lorsque vous examinez les données sur lesquelles il repose, il était fondé sur une extrapolation massive »

« Voir réapparaître cette affirmation dans ce film a été une vraie surprise, car c’est une statistique qui était discutable au départ. »

L’étude la plus récente sur le sujet (2016) a été dirigée par Christopher Costello, économiste à l’UC Santa Barbara.

Il prévoyait qu’au pire 10 à 20% des stocks de poissons seraient gérés de façon durable d’ici 2050. Il a même déclaré que plus de 50 % des stocks pourraient être durables d’ici 2050 à la suite des progrès réalisés par des pays comme la Nouvelle-Zélande, l’Islande et l’Ouest des États-Unis

La pêche durable est impossible

Le Marine Stewardship Council (MSC), une organisation indépendante à but non lucratif qui établit une norme pour la pêche durable, a publié une longue réponse au documentaire expliquant comment les stocks de poissons peuvent être, « bien gérés et durables … plus productifs à long terme, ce qui signifie qu’il y a plus de ressources de la mer pour notre population mondiale croissante ».

« Des exemples se sont produits et des stocks se sont reconstitués, notamment la morue de Patagonie dans les océans du Sud ou le rétablissement du merlu de Namibie, après des années de surpêche par des flottes étrangères,  l’augmentation de certains de nos principaux stocks de thon dans le monde. »

« Ce qui est encore plus étonnant, c’est que si nous prenons soin de nos stocks de poissons , ils prennent soin de nous. La recherche montre que les stocks de poissons, bien gérés et durables, sont également plus productifs à long terme, ce qui signifie qu’il y a plus de ressources de la mer pour notre population mondiale croissante, qui devrait atteindre 10 milliards d’ici 2050 ».

Des milliards de personnes dépendent des ressources de la mer pour leur principale source de protéines, et l’industrie de la pêche joue un rôle important dans les moyens de subsistance de millions de personnes.

La certification pêche durable est trop facile et non controlée

Le groupe a également répondu à l’allégation selon laquelle la certification MSC n’est «pas crédible», affirmant que le processus est « indépendant et mené par des organismes d’évaluation d’experts » et peut être consulté en ligne sur Track a Fishery.

« Contrairement à ce que disent les cinéastes, la certification n’est pas un processus facile et certaines pêcheries passent de nombreuses années à améliorer leurs pratiques afin d’atteindre notre norme. En fait, notre analyse montre que la grande majorité des pêcheries qui effectuent des pré-évaluations par rapport à nos critères ne satisfont pas à ces critères et doivent apporter des améliorations significatives pour obtenir la certification. »

Marine Stewardship Council

Ray Hilborn, professeur à la School of Fisheries and Aquatic Sciences de l’Université de Washington a publié une vidéo où il dit que,

 « Seaspiracy n’est pas un documentaire, mais un film de propagande réalisé par des militants vegans. »

Ray Hilborn, professeur à la School of Fisheries and Aquatic Sciences de l’Université de Washington

Il explique que de nombreuses pêches sont gérées de façon durable depuis des milliers d’années et que les pêches sont un élément important de la sécurité alimentaire et de l’emploi pour beaucoup.

La pêche au thon et la protection de dauphins

De nombreux participants ont également accusé le documentaire de fausses déclarations.

L’une des affirmations les plus provocatrices que le documentaire fait est que les certifications de salubrité des aliments délivrées par le MSC n’ont en fait aucun moyen de garantir la sécurité des pratiques de pêche.

Seaspiracy décrit comment un bateau de pêche qui aurait souscrit aux normes de thon en conserve sans dauphins avait tué 45 dauphins pour attraper seulement huit thons.

Les documentaristes ont interviewé Mark J Palmer du Earth Island Institute, l’organisation qui gère cette authentification.

Ils lui ont demandé si chaque boîte de poisson étiquetée comme « sans danger pour les dauphins » pouvait être garantie.

Il a répondu: « Non. Personne ne peut. Une fois que vous êtes dans l’océan, comment savez-vous ce qu’ils font? Nous avons des observateurs à bord mais les observateurs peuvent être soudoyés. »

Palmer a dit plus tard que le documentaire avait sorti sa déclaration de son contexte.

« Le film a pris ma déclaration hors contexte pour suggérer qu’il n’y a pas de surveillance et que nous ne savons pas si les dauphins sont tués. Ce n’est tout simplement pas vrai. »

Mark J Palmer du Earth Island Institute

L’organisation a également publié une déclaration sur le documentaire.

« Le récent film Seaspiracy prétend à tort que le programme de thon Dolphin Safe est une conspiration au profit des industries mondiales de la pêche. Rien ne pouvait être plus loin de la vérité. En fait, le programme de thon Dolphin Safe a fourni et continue de fournir des avantages énormes aux populations de dauphins du monde entier. Malgré nos efforts pour fournir de la documentation à ce sujet aux cinéastes, ils ont plutôt choisi de déformer grossièrement et de mal décrire le programme. »

Technique habituelle de la propagande vegane qui consiste à montrer ce qui ne fonctionne pas pour laisser croire que c’est la norme.

Les élevages de saumons

Les salmoniculteurs écossais ont également rejeté les allégations du film, selon lesquelles 50% des saumons d’élevage meurent de maladies et d’infections avant d’être récoltés.

M. Tabrizi a pris des images volées dans une ferme salmonicole du Loch Linnhe aux côtés du militant anti-pisciculture Don Staniford, où ils fouillent dans une poubelle remplie de poissons morts tout en récitant une liste de maladies et en gonflant les statistiques de mortalité du saumon.

Un porte-parole de la Scottish Salmon Producers Organization (SSPO) a déclaré: « Bien que ce film soulève des questions très importantes, les allégations faites contre l’élevage du saumon en Écosse sont fausses, trompeuses et inexactes. »

« Contrairement à ce qu’ils prétendent, les cinéastes n’ont ni contacté ni été activement engagés auprès de notre secteur. L’aquaculture est un élément clé de la réponse, pas du problème, en ce qui concerne les préoccupations concernant les stocks de poissons sauvages. »

La seule tentative de contact par l’équipe de tournage est disons le, pour le moins timide :

Un cinéaste m’a appelé il y a deux ans pour me demander d’interviewer à la caméra sur mon lieu de travail. Pas inhabituel, et je dis généralement oui à la plupart / toutes les demandes que nous obtenons des médias. Le nom qu’il m’a donné n’a pas produit d’identité sur Google. Parce que je n’ai pas pu confirmer son identité, j’ai refusé la demande.

Je sais maintenant que le cinéaste était Ali Tabrizi. Son film est #Seaspiracy, maintenant sur Netflix.

Dans le film, il dit que je « ne voulais pas le rencontrer ». Je n’ai jamais su qui était « lui ».

Je viens de laisser Ali ce message sur son compte LinkedIn:

« Ali, je viens de réaliser que c’est vous qui m’avez appelé il ya deux ans – un appel de dernière minute demandant l’accès à mon lieu de travail et de m’interviewer. Dommage que vous n’avez pas eu le courage d’utiliser votre vrai nom ou d’être honnête sur ce que vous voulez parler. Je n’ai jamais dit « non » à un cinéaste qui est assez courageux pour admettre qui ils sont et ce qu’ils font.

Comment saboter volontairement une demande d’interview pour pouvoir se poser en victime et faire croire qu’il y a des choses à cacher….

Le but de cette propagande…

Le message ultime de Seaspiracy est que pour sauver nos océans, nous devrions totalement cesser de consommer du poisson et autre fruits de mer.

Oceana, une ONG qui milite pour la protection des océans, a déclaré :

« Choisir de s’abstenir de consommer du poisson n’est pas un choix réaliste pour les centaines de millions de personnes dans le monde qui dépendent de la pêche côtière – dont beaucoup sont également confrontées à la pauvreté, à la faim et à la malnutrition. »

Oceana ONG américaine pour la protection des océans

Rappelons que Seaspiracy est également produit par Kip Andersen, un autre militant vegan impliqué également dans d’autres pseudo documentaires comme What the Health et Cowspiracy et qui possède un service d’abonnement de recettes végétaliennes de 14 $ par mois, que le site officiel Seaspiracy encourage les téléspectateurs à visiter. Conflit d’intérêt?

En conclusion, nous retrouvons les mécanismes habituels du militantisme vegan qui consiste à faire des raccourcis et tronquer la vérité afin de coller à leur idéologie.

Netflix étant particulièrement impliqué dans ce nouveau genre de propagande, la question du boycott se pose…

Sources :

https://www.the-sun.com/entertainment/2621094/netflixs-seaspiracy-fact-check/

https://www.independent.co.uk/news/uk/home-news/seaspiracy-netflix-marines-true-story-b1824038.html

‘Seaspiracy’ review: Fact and fiction meet fish in controversial Netflix documentary – The Hindu

https://inews.co.uk/culture/film/seaspiracy-fact-check-netflix-documentary-what-about-accuracy-explained-935761

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